samedi 2 avril 2011

La lengua de las mariposas



En hommage à Roger & Micheline,
 instituteurs de campagne, dans les années... 1945...

C’est un film espagnol de José Luis Cuerda, sorti en 2000, sur un scénario de Rafael Azcona, d’après trois nouvelles de Manuel Rivas.

Nous sommes en 1936,  à la fin de l’hiver, dans un petit village de Galice. Moncho vient d’avoir huit ans et il va pour la première fois à l’école. Il aurait du commencer l’année scolaire avec les autres, en septembre, mais son asthme a retardé l’échéance. L’école, il en a une trouille bleue : on lui a raconté que les maîtres battent les enfants. Et d’ailleurs, le premier jour, il s’enfuit terrorisé, et passe la nuit dans la montagne avant de rentrer à la maison plus mort que vif.

Il faudra que son maitre d’école, Don Gregorio,  vienne le chercher en personne chez lui. Et à son arrivée en classe, Moncho sera accueilli par des applaudissements : de quoi lui faire oublier ses craintes, et lui donner un moral d’enfer pour commencer à apprendre.

Avec don Gregorio, apprendre est un plaisir, une espèce de grande aventure. Le vieux maitre a la sagesse chaleureuse et le savoir gai, transmettant avec gourmandise aux mômes des connaissances aussi fondamentales que peu académiques : l’origine américaine de la pomme de terre, les manières courtoises du ptilonorynque, et pourquoi les papillons ont la langue enroulée comme un ressort de montre…la lengua de las mariposas…

Il leur fait lire des poésies à haute voix et leur apprend en passant ce qu’est l’honnêteté quand il refuse les cadeaux d’un notable local qui voudrait un traitement de faveur pour son rejeton.

Le printemps venu, Don Gregorio trimballe son petit monde dans les champs : l’observation de la nature est bien plus formatrice que n’importe quel cours magistral. Bref, c’est un professeur de vie, avec qui Moncho tisse une relation tendre et profonde, partie pour durer toujours.

Hélas le monde a son mot à dire. En ce mois de juillet 1936, les nouvelles ne sont pas bonnes : une ère nouvelle s’annonce, qui balaie d’un coup de botte toutes les valeurs humanistes inculquées par un vieux maitre d’école idéaliste…

Je tire ce commentaire de la gazette Utopia n° 175 du 6 avril au 10 mai 2011, que je trouve chez Francis Fernandez, mon kiné préféré, qui pratique la méthode Mézières apprise autrefois dans le Gers auprès de Mademoiselle herself, et qui est d’origine espagnole comme l'indique son nom évidemment.


Dans les années 1947, à la Vieux-Rue petite commune de Seine-Inférieure comme on l’appelait alors, j’ai des souvenirs communs avec Moncho. Papa et maman me faisaient l’école, on apprenait « my taylor is rich » sur un magnétophone. Le piano, le théâtre et la danse sur fonds de « Beau Danube bleu », faisaient partie de nos humanités. Papa cultivait deux jardins dont il ornait les allées en briques de bordures d'oeillets blancs dont je me souviens encore de l'odeur. Il me faisait tremper les jeunes poireaux dans la bouse de vache ramassée dans la rue avant de les mettre en terre, et élevait Machaon dont on trouvait les chenilles sur les carottes. Il nous concoctait tous les ans une grande journée papillons, dont le clou était une présentation d’espèces naturalisées ouverte aux habitants de la commune extasiés de merveilles qu'ils n'auraient jamais eu l'idée d'observer dans la nature auparavant. Le dimanche je servais la messe du curé qui s’appelait Frelon, je vous assure que c’était son vrai nom. Il y avait un sénateur qui s’appelait Pit, mais je vous rassure son prénom n’était pas Brad. Papa nous apprenait la géologie, dans des bouquins niveau seconde d’aujourd’hui. Au certificat d’études d’alors, les premiers étaient du niveau troisième d’aujourd’hui, mais l’objectif était d’intégrer le Lycée Corneille de Rouen en 6ème latin pour les déclinaisons. Et dans la foulée d'apprendre l'allemand qui se décline aussi, et n'est donc pas plus difficile que le latin, natürlich. L’allemand étant plus compliqué, ce serait un plaisir d’apprendre l’anglais en seconde langue puisque l'anglais ne se décline pas : il faut toujours se coltiner d’abord les emmerdements maxi. Entrer le premier chez le dentiste par exemple. Ensuite, on n’oublie plus cela de toute sa vie !

Et alors ?

La lengua de las mariposas ?

Il faut savoir que les pièces buccales des papillons sont transformées en trompe, enroulée en spirale pour aspirer le nectar. La trompe est formée par les galeas des maxilles qui sont fortement allongées et reliées entre elles par deux coaptations : l’antérieure formée de soies et la postérieure formée de crochets qui les solidarisent fortement, formant ainsi un canal qui permet l’aspiration du nectar. Toutes les autres pièces buccales sont atrophiées ou absentes, à l’exception des palpes labiaux qui protègent la trompe lorsqu’elle est enroulée au repos.


 La trompe des papillons est un outil de haute précision qui cumule les prouesses techniques.

Au repos, elle reste enroulée en spirale comme un ressort de montre, sous l'effet d'une lame élastique qui court tout au long de sa paroi supérieure. Une succession d'anneaux de chitine - substance très résistante - maintient la canalisation béante quelle que soit sa courbure.

Lorsque le papillon veut se nourrir, il contracte une série de plusieurs centaines de minuscules muscles obliques, situés dans l'épaisseur de la trompe, dont ils provoquent le déroulement. Au premier tiers de la longueur, des muscles spéciaux coudent la trompe vers le bas. Cette articulation souple favorise en particulier la recherche du nectar dans les corolles les plus étroites et les plus profondes. Sans même avoir à baisser la tête, le papillon déplace sa trompe pour explorer tous les recoins des fleurs qu'il visite. Dans la tête de l'insecte, une sorte de poire peut se dilater sous l'action de muscles puissants. Elle fait office d'aspirateur. Les papillons de jour se posent sur les corolles. Grâce à des organes gustatifs très sensibles situés au bout de leurs pattes, ils savent immédiatement s'il y a lieu de déployer leur encombrant attirail d'aspiration.

Voici à quoi cela ressemble pour un papillon de jour :

Apatura iris arbore une trompe jaune-pompier assortie à ses reflets bleus

Chez certains Sphinx, la trompe est « calculée » (Darwin nous dit que c’est en réalité l’évolution qui a permis cette coïncidence) pour être « un poil » plus longue que la corolle de la fleur nourricière. Par exemple Convolvuli est le sphinx gris du liseron. Les beaux soirs d’été quand vous avez chassé les moustiques de la table dehors où vous avez préparé le repas, vous le voyez arriver, fusée grise aux ailes postérieures roses, qui fait du sur-place comme un hélicoptère. Sauf que ses ailes battent à toute vitesse comme un colibri, et ne tournent pas autour d’un axe. A cette vitesse, vous distinguez le corps marqué de triangles roses de part et d’autre, et vous ne voyez rien des ailes tellement elles battent vite. Mais quand convolvuli a repéré une fleur de liseron, voyez comme il se déplace souvent latéralement. Et pile en face de la corolle, il déploie sa trompe qui ressemble un peu aux tuyaux des Mirage qui font du ravitaillement en vol avant d’attaquer les chars de Kadhafi. Attendez, ce n’est pas de la rigolade : la trompe mesure 12 cm, autant que l’envergure de "l’avion" ! Et il aspire le nectar placé au fond, une corolle de liseron étant vous le savez plutôt profonde. On pourrait prononcer le terme, s’il n’avait pas été galvaudé par les films X, de : « Gorge profonde… » Tout cela avec une trompe… d’éléphant. Je vous ai déjà montré la trompe en question repliée dans l’étui de la chrysalide.


Donc vous voyez, il n’y a pas que les éléphants….

Qui trompent énormément !

ravitaillement en vol

Ce convolvuli est un fainéant+"morfal" : il a préféré foncer (au plus profond) de la gorge (profonde)
du liseron
sans déployer sa trompe !

il y a toujours des petits futés pour contourner la règle !

vendredi 1 avril 2011

Erebia


L’Erebe, une contrée infernale… !


si vous agrandissez la photo, vous pourez lire erebia styx à droite !


Il était temps que nous nous préoccupions un peu de ce sujet : l’enfer ! car nous le côtoyons souvent, il nous faut donc l’apprivoiser…au cas où, sait-on jamais ? Des papillons ont été nommés erebia, à cause de leurs couleurs sombres parsemées des yeux anonymes et vitreux des défunts…ils vont nous servir de prétexte à évoquer les ténèbres….


Nous sommes en Grèce, bien avant le redressement financier opéré par le FMI qui a recréé l’enfer (social) pour nombre de nos cousins grecs : fini les dépenses somptuaires, il faut juguler l’hémorragie financière !  Hermès  : assis sur un rocher, s’apprête à conduire une âme défunte dans les Enfers. Dans la mythologie grecque, les Enfers (au pluriel) désignent le royaume des morts. C’est un lieu souterrain où règne le dieu Hadès (du grec ancien ιδης / Háidês), raison pour laquelle on parle souvent de royaume d’Hadès, ou Hadès tout court, ainsi que sa femme, Perséphone. Hadès grec, c’est Pluton romain. Lui, règne sur les Inferni.

Le royaume d’Hadès est l’endroit où toutes les psychai vont pour être jugées après la mort. Toutes les âmes sont retenues comme des ombres sans force ni sentiment, pure présence d’un passé à jamais aboli. Plusieurs séjours des morts sont distingués clairement selon les verdicts d’un jugement post-mortem, fondé sur les qualités et les défauts de chacun, devant un tribunal présidé par Minos, Éaque et Rhadamanthe.

Le premier qui nous intéresse ici est l'Érèbe, la région la plus proche de la surface. C’est ici que doivent attendre les âmes dont les corps n’ont pas été enterrés selon les rites, pour une période de cent ans. On y trouve également le palais de la nuit, qui n’a rien d’un dancing tropézien ; Cerbère, les Érinyes et la Mort.

Le second évoque un séjour cinq étoiles ; c’est les Champs Élysées. Appelé aussi "île des Bienheureux", Homère et Hésiode pensaient qu'elle était située dans le lointain Ouest au-delà des flots de l'Océan. Certains héros en faveur auprès des Dieux y étaient envoyés au lieu de mourir. Ils y jouissaient d'une entière et plaisante nouvelle vie. Dans la mythologie postérieure, on se représenta Elysée comme une partie des Enfers gouvernée par Rhadamanthe, (dont je vous ai déjà parlé puisque c’est un zygène dont la chenille vit sur le Dorycnium). C'est là que Virgile le situe dans le livre VI de l'Enéide ; pour lui, comme pour Platon, c'était le lieu où les âmes justes séjournaient temporairement avant d'être réincarnées. Il paraît que notre Elysée à nous français n’est pas le Palais des Plaisirs que l’on croit, et que l’on y travaille parfois très tard à soulager les souffrances de nos contemporains ?

Le Tartare est la région la plus profonde des Enfers, où quelques criminels mythiques célèbres reçoivent leur punition, telles les Danaïdes, Ixion, Sisyphe, Tantale, etc. On comprend mieux le nom du steack cru, avec ses œufs (crus), ses câpres et sa viande rouge moulinée au pressoir. C’est aussi la prison des dieux déchus comme les Titans et des Géants, et tous les anciens dieux qui s’étaient opposés aux Olympiens. Il s’agit du lieu où l’on expie ses fautes, où toutes les formes de torture physique ou psychologique sont représentées. À l’intérieur de sa triple enceinte d’airain, il renferme le palais d' Hadès. C’est une région aride, sans vie et monotone avec parfois des étangs glacés, des lacs de soufre ou de poix bouillante, où baignent les âmes malhonnêtes. L’endroit est entouré par des fleuves aux eaux boueuses, des marécages à l’odeur nauséabonde, qui forment un rempart pour que nulle âme n’échappe à sa peine. Aujourd’hui, on pourrait se représenter une espèce de Tchernobyl, où bouillonne encore pour des milliers d’années le rayonnement atomique. La centrale japonaise de Fukushima fait très bien l’affaire pour nous représenter l’enfer, avec ses radiations et ses doses croissantes de césium 134 et 137, et d’iode 131 qui fusent sans compter des ruines fumantes des réacteurs, et polluent sans espoir de retour la mer et ses poissons, et les salades environnantes. Les pauvres japonais commencent dans leurs camps de réfugiés à vivre l’enfer.

Les Enfers sont séparés du royaume des vivants par plusieurs fleuves, le Styx, et l’Achéron. Pourvu que les morts aient été enterrés selon les règles: seul ceux qui ont été mis dans une tombe ont le droit de passer avec Charon sur l'autre rive. Charon, ou le passeur, les leur fait traverser dans sa barque, moyennant une obole symbolique (ce qui explique la coutume mortuaire voulant que l’on glisse une pièce dans la bouche des morts). Ces fleuves ont des affluents : le Phlégéthon, le Cocyte et le Léthé.

Le Styx est le fleuve le plus connu des Enfers qui donne l’immortalité. Styx était une nymphe, fille de Téthys et d’Océan. Pallas, fils de Crios en tomba amoureux. Elle lui donna pour enfants Zélos (le Zèle), Cratos (la Puissance), Bia (la Force) et Niké (la Victoire). Vous remarquez au passage que l’on a tort de se moquer du langage des banlieues, et que Niquer sa mère a de nobles origines, puisqu’il s’agit de se « frotter » en quelque sorte, à la nymphe Victoire !

il y a toujours un satyre pour courir derrière une nymphe !
La légende veut qu’Achille, héros mythique de la guerre de Troie ait été trempé à sa naissance dans le fleuve par sa mère Thétis. Ceci l’aurait alors rendu invincible, sauf au niveau du talon, avec lequel sa mère le tint quand elle le trempa dans l’eau du Styx. Le Styx est aussi le fleuve de la haine mortelle.

Achéron était le fils du Soleil et de la Terre. Il fut changé en fleuve par punition, car il avait fourni de l’eau aux Titans durant la guerre qui opposa ces derniers aux Olympiens. Il prend sa source en Laconie et disparait dans les environs du cap Ténare, réputé pour être l’une des entrées infernales. On devait le traverser, sur la barque de Charon, afin d’accéder aux Enfers, et après être passé sur l’autre rive, le retour n’était plus possible. Il est représenté sous la forme d’un vieillard portant un vêtement trempé dont l’un des attributs est le hibou. L’Achéron, profond et noir fleuve de la douleur, dont les eaux coulent en partie à la surface, empoisonne les mortels qui voudraient boire son eau.

Le Cocyte est un affluent de l’Achéron. C’est sur ses rives que doivent attendre les âmes privées de sépulture avant de comparaître devant les juges qui statueront sur leur sort définitif. C’est un fleuve impétueux qui entoure le Tartare de ses eaux, et on dit que son cours est formé par les abondantes larmes versées par les âmes mauvaises en repentir. Non loin de ce fleuve, on trouve la Porte des Enfers, faite d’airain et maintenue en place par des gonds du même son d’eau.

Le Phlégéthon, tout comme le Cocyte, est un des affluents de l’Achéron. Ce fleuve auquel on attribue les qualités les plus nuisibles est constitué de flammes et entoure la Prison des Mauvais. Il est assez long et coule dans le sens inverse à celui du Cocyte.

Le fleuve Léthé (qui a donné le nom de léthargie)  est particulier : les âmes des Justes, quand elles jugeaient bon de quitter les Champs Élysées devaient en boire les eaux qui avaient la faculté d’effacer presque entièrement la mémoire de celui qui s’en abreuvait. Après cela, elles pouvaient repartir à la surface et intégrer un nouveau corps pour recommencer une vie humaine, vierge de tout souvenir. Le Léthé est aussi appelé « Fleuve de l’Oubli ».

Les Enfers sont traditionnellement situés à une extrême profondeur sous la Grèce et l’Italie. Ils sont limités par le Royaume de la Nuit. Mais les Grecs avaient tendance à le localiser à l'Ouest du monde. On concilia alors les deux idées en supposant que l'entrée se trouvait dans une localité à l'Ouest. Dans l'Iliade d'Homère, cette localité est à l'extrême occident, au-delà du fleuve Océan. Pendant l’Antiquité, Grecs et Romains s’accordaient sur le fait que toute anfractuosité ou caverne insondable devait mener aux Enfers (grottes de Cumes, cap Ténare au sud du Péloponnèse…). On peut, semble-t-il, accéder aux Enfers depuis le monde des vivants par plusieurs chemins ; des entrées se trouvent auprès de l’Averne, du Ténare, et au pays des Cimmériens.

Au musée des Augustins de Toulouse (que je fréquente assidûment), André Giroux (1801-1879) nous montre une entrée des grottes de la Cervara, catacombes de Rome, sur l’ancienne route de Tivoli, 1832. Le paysage terrestre italien est beau comme tout, il n’y a pas un seul lotissement et aucune pub, et on entre aux enfers comme si on allait chasser les papillons…erebia(e : au pluriel) !


 
À l’entrée des Enfers se tient le chien de garde à trois têtes, Cerbère, qui empêche tout mort d’en ressortir (seuls Héraclès, Psyché, Thésée, Orphée, et Énée ont réussi à en sortir et à revenir parmi les vivants. Ulysse quant à lui s’en approche dans l’épisode de la Nekyia. Et puis nous savons de quoi il retourne dans le premier film d'Harry Potter !

L’enfer décrit par la mythologie grecque est différent de celui dans la Bible (ainsi que dans de nombreuses autres religions) : L’Hadès (enfers grecs) est un lieu où toutes les âmes se retrouvent après la mort. Cependant, certaines sont punies éternellement, dans le Tartare, par des châtiments et tortures physiques et/ou psychologiques tandis que d’autres ont une existence plaisante, dans les Champs Élysées. De plus en plus, les Grecs ont différencié le destin des âmes en fonction de leurs mérites ou démérites respectifs, jusqu’à admettre que les âmes des justes s’envolent vers les astres, dans un monde supra-lunaire, éventuellement au terme d’un cycle de reproduction.

J’espère ne pas vous avoir trop déprimé devant cette fastidieuse évocation, des pires tourments qui nous guettent post mortem, poursuivant ceux j’espère moins douloureux que vous vivez au cours de votre existence terrestre,. Voilà pourquoi nous recherchons le bonheur : le bonheur consistant d’abord à éviter ces douloureuses échéances, et à se protéger des démons conçus pour nous torturer éternellement.

Toujours aux Augustins, je tombe en arrêt devant « le Cauchemar » d’Eugène Thivier (Paris 1845-1920), un marbre acquis en 1939. Il s’agit d’une superbe jeune femme nue, endormie. Mais ce n'est pas l'extase de sainte Thérèse ! Elle est torturée dans son sommeil par un affreux démon genre chauve-souris qui la griffe sauvagement. Elle vit l’enfer !



Moi, je l’aurais nommée Erebia


Je sais, je ne vous ai pas parlé des erebiae, les papillons de la  famille des Satyridae.
Il y en a des quantités, parfois difficiles à bien distinguer.
Les plus rares habitent comme souvent les montagnes.

Voici le plus courant, aethiops.
Vous voyez que derrière ses masques foncés, on ne voit de la mort que ses pupilles fixes.
La mort avance toujours masquée !

je sais, je vais être politiquement incorrect.
Aethiops en latin signifie : "nègre", du grec "au visage brûlé",
 Ethiopien quoi !